RUSSIE 2019 voir galerie
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Il me paraissait inconcevable après cinq semaines passées au Japon de rentrer d'un coup d'avion alors qu'à seulement deux heures de Tokyo Vladivostok m'ouvrait les portes de la Sibérie. Sur les traces d'Anne Nivat, dont l'ouvrage Un Continent derrière Poutine? m'a servi de viatique, je suis donc parti sur les rails du Trans-sibérien, en sens inverse de l'itinéraire classique ouest-est. Sept jours de train en six étapes jusqu'à Saint-Pétersbourg, près de 10 000km et l'impression qu'une vie ne suffirait pas à explorer un territoire qui pourrait constituer le sujet d'un livre intitulé Un continent derrière Moscou tant est grande la distorsion entre la réalité du territoire et la carte mentale que l'on a de la Russie en Europe de l'ouest. Loin des hordes de touristes chinois et européens, l'univers clos et atemporel du Transsibérien permet, au fil des heures et malgré l'obstacle de la langue, de se faire une toute petite idée des aspirations du peuple russe, et surtout de ses frustrations, très palpables au sein de la jeunesse cultivée, surprise et presque embarrassée de voir un extra-terrestre traverser le continent dans ces conditions, et en troisième classe qui plus est! Moscou, par contraste, constitue une vitrine vibrante, moderne et monumentale, bruyante et active, attachante et insolite dans laquelle il n’est pas rare de voir, sur le coup d’une heure du matin, des cavaliers descendre une grande avenue, et qui fait voler en éclats clichés et stéréotypes. Je me garderai bien cependant de tomber dans un angélisme réducteur car la pauvreté est palpable partout et le mot corruption revient souvent dans les conversations. Vladimir Vladimirovitch ne fait pas l’unanimité, loin de là, et l’après-Poutine inquiète, mais je n'ai qu'une seule envie après ce premier voyage, apprendre le russe et y retourner au coeur de l'hiver!
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